L’immobilier évolue, nos clients aussi. Hier, le Directeur immobilier constituait notre principal interlocuteur. S’il l’est toujours, aujourd’hui, nous travaillons en synergie avec la Direction des Ressources humaines, la Direction de l’Environnement du travail, la Direction de la communication et les instances de représentation du personnel autour d’un maître mot : le bien-être au travail.
En effet, dans un contexte de guerre des talents, l’aménagement des espaces de travail a dépassé le spectre immobilier. Il est devenu un projet d’entreprise et souvent même une opportunité de changement. L’optimisation des coûts est toujours un critère central mais il n’est plus l’unique. L’employeur veut des collaborateurs heureux car des collaborateurs épanouis sont plus impliqués dans leur travail, plus productifs et surtout le font savoir.
Mais comment mesurer ce concept de bonheur, si abstrait et personnel à chacun, d’autant plus dans le cadre de la performance d’une organisation sophistiquée ?
Le bien-être au travail, un sentiment personnel et sans doute rationalisable
Le sentiment de bien-être est propre à chacun. Le bien-être au travail adopte la même complexité et varie d’un individu à l’autre puisqu’il est influencé par des critères comme l’âge, les relations interpersonnelles, la capacité d’adaptation ou encore les traits de personnalité. De prime abord, il apparaît donc complexe de mesurer ce sentiment. Toutefois, lorsque nos clients interrogent leurs collaborateurs sur leurs attentes en matière de confort et de qualité de vie au travail, les réponses sont tangibles : un immeuble de bureaux bien desservi par les différents modes de transport, un quartier vivant, des espaces de réunion en nombre suffisant et réservables facilement, une bonne connectivité pour accéder au réseau interne dans tous les bâtiments de l’entreprise, un Wifi fluide pour se connecter à n’importe quel moment, des bureaux intelligents en matière de régulation thermique et d’isolation acoustique… Autant d’éléments mesurables.
Le bien-être au travail, un élément de la valeur immatérielle d’un immeuble
La notion de valeur immatérielle d’un bâtiment est à rapprocher du vocabulaire de l’entreprise qui distingue les valeurs comptables au sein du bilan financier et les valeurs immatérielles caractérisées par son savoir-faire, son leadership, son portefeuille client, la fiabilité de ses fournisseurs, ses partenaires, les technologies utilisées, etc. Lorsque l’on s’attache aux qualités intrinsèques du bâtiment, aux aménagements intérieurs et extérieurs, à sa localisation et à tous les services qu’il fournit à ses occupants, nous parlons alors de valeur d’usage. Cette valeur d’usage influera sur la valeur de transaction le jour où l’immeuble sera mis en vente.
Le bien-être au travail, un argument de recrutement
Les organisations sont challengées par l’arrivée de nouvelles générations de travailleurs dotées d’une vision différente du travail, dans laquelle l’adéquation entre leurs valeurs et celles proposées par l’entreprise est une des conditions de leur fidélité, au même titre que l’équilibre entre sphères professionnelle et privée. Le bien-être au travail est devenu un argument d’attractivité et de rétention des talents pour l’employeur, conscient que des collaborateurs heureux contribueront à l’image positive de l’entreprise auprès des clients, partenaires et futures recrues.
Certaines entreprises créent des postes de chief happiness officer, un métier à la croisée de la communication interne et des ressources humaines dont l’objectif est de s’assurer du bien-être quotidien des collaborateurs. Au-delà d’organiser des événements de cohésion, il peut aussi intervenir lors de projets de déménagement ou d’aménagement des espaces de travail.
En effet, le changement de lieu pour son siège social ou le regroupement de plusieurs sites de bureaux n’est plus à considérer sous l’unique prisme du coût au mètre carré mais comme une opportunité de transformer, d’améliorer le confort des collaborateurs et d’attirer des nouveaux talents.
Le bien-être au travail, un levier de performance économique
Le bien-être au travail a également des répercussions sur les performances de l’entreprise. Une fois cette affirmation posée, quels indicateurs sont à notre disposition pour la confronter ?
Une première manière de procéder revient à poser la question différemment. L’absence de bien-être au travail est facteur de coûts cachés pour l’entreprise : absentéisme, turn-over, accidents du travail, périodes d’essai interrompues… Ainsi la croissance de l’absentéisme et la perte de productivité engendreraient des coûts cachés de l’ordre de 26 000€/an par employé*.
Une autre approche possible est de s’intéresser au temps de transport. Lorsqu’une entreprise entreprend de relocaliser ses bureaux, l’accessibilité de son futur site est un enjeu central. Alors qu’un déménagement peut créer de l’incertitude chez certains salariés, la localisation joue un rôle tant à court terme dans l’adhésion des collaborateurs au projet de déménagement, qu’à long terme dans l’augmentation du temps productif équivalent à au moins 50% du temps moyen gagné sur le trajet domicile-travail**. Une étude menée auprès de 2 000 salariés franciliens montre que les salariés les plus heureux et aspirant à rester dans l’entreprise sont ceux qui effectuent le temps de trajet le plus court***. Elle souligne également que le temps de présence au bureau diminue de 16 minutes pour les salariés faisant plus de 40 minutes de trajet, soit environ 7 jours de travail par an. Au-delà du trajet domicile-bureau, ce sont aussi les déplacements professionnels à prendre en compte d’autant plus quand une grande partie de vos collaborateurs sont des commerciaux nomades.
Si l’on considère maintenant les services rendus par un immeuble (offre de restauration sur place, salle de sport, crèche…), ils fonctionnent comme une sorte d’assistant personnel, facilitateurs de tâches et facteurs de gain de temps. Plus besoin de vous rendre en point de retrait pour collecter votre colis, celui-ci arrive directement à votre conciergerie. Autant de temps productif de gagner.
L’immobilier, créateur de valeur
L’immobilier ne se substituera jamais à une politique de santé et sécurité au travail performante, des missions épanouissantes et des pratiques de management bienveillantes. Toutefois, le temps où l’immobilier était perçu comme une charge pour les entreprises est dépassé. Les services et usages proposés par un immeuble de bureaux sont à considérer aujourd’hui comme un investissement à forte valeur ajoutée. La valeur d’usage d’un immeuble est définitivement source d’épanouissement des collaborateurs, atout majeur dans un contexte de guerre des talents et levier de performance économique.
Et vous, avez-vous identifié des façons de mesurer le bien-être de vos collaborateurs et son impact sur votre organisation ?
* Etude Roland Berger, Mieux appréhender ses choix immobiliers, novembre 2012
** Etude Objectif création de valeur Quelles contributions des espaces de travail à la performance des entreprises ?, septembre 2013
*** Etude Paris Workplaces SFL-IFOP, Demain tous mobile ? Quand les bureaux accompagnent le mouvement, mai 2018
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