Le projet Black, conçu par l’Agence ECDM - Emmanuel Combarel Dominique Marrec Architectes, et avec AXA et Redman comme porteur de projet, a pour ambition d'être l'un des plus grands bâtiments bas carbone de France. Avec terrasses, balcons et espaces végétalisés, cet immeuble s'insère dans un lieu où la ville se transforme. Découvrez les ambitions du lieu au travers de l'interview d'Emmanuel Combarel.
Comment le bâtiment s’intègre-t-il avec le reste de la ville ?
Le projet prend place dans un lieu où la ville se transforme. A l’origine, il y avait une usine à gaz. Le premier marqueur de cette transformation fut la réalisation d’un parc public. Le ton était donné et le parc fut pour nous le point de départ pour développer des bureaux dans un jardin. Pour cela, nous avons commencé par étendre l’emprise du végétal puis travaillé à l’imbrication d’espaces tertiaires dans un paysage en démultipliant les terrasses, balcons et autres espaces végétalisés. Ainsi la façade première du bâtiment, sa relation à la rue, l’espace public, s’avère être un jardin, un lieu désaturé, générateur d’intimité, ouvrant de larges perspectives vers le parc et le grand paysage.
Le projet a pour ambition d’être l’un des plus grands bâtiments bas carbone de France. Comment se donne-t-on les moyens de cette ambition ? Pouvez-vous nous expliquer concrètement en quoi BLACK est un projet à haute performance environnementale ?
A la genèse du projet il y avait cette conviction qu’un espace de travail devait être pensé comme une réponse à des aspirations de notre temps. Il s’agissait de faire un lieu moins sanctuarisé et donc plus ouvert sur notre environnement. Les enjeux environnementaux se sont invités logiquement dans le projet soit de façon directe aux travers d’engagements ou certifications soit au travers de préoccupations sociétales – la finalité étant de réaliser un cadre de vie dédié aux activités tertiaires.
L’aspect minimaliste, épuré, aux lignes nettes et arrêtées avec du bois traité à la flamme impose une certaine prestance. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce parti pris esthétique ?
Il s’agit d’un bâtiment relativement bas, un bâtiment tendu, horizontal, déployé sur un long linéaire comme une tour allongée. Le bâtiment repose dans un jardin se prélassant dans un écrin végétal. Les figures urbaines comme les alignements, gabarits, épannelages sont bien là, en filigrane, en pointillés, dans une gestion tridimensionnelle. C’est un bâtiment urbain qui se sent mieux dans un parc. Il appartient à la ville, il est constitutif d’urbanité mais préfère se prélasser au milieu du jardin. Il s’agit d’une figure géométrisée, tramée, extrêmement précise dans son jeu volumétrique qui vient en contraste révéler l’importance des vides, des vues, des perspectives et du paysage végétal. Le jardin vient se glisser sous des pavillons en lévitation ; des lignes aériennes tendues viennent révéler la topographie du lieu. Le corps du bâtiment prolonge le volume d’un immeuble mitoyen. Les rives des balcons marquent un alignement évanescent. Le bâtiment est noir et sobre ; il parle de matière et de travail sur la matière, de bois et de carbone protecteur. Il est noir, sans couleur, il s’adresse à la lumière du jour ou de la nuit pour révéler en de multiples reflets une carapace qui porte déjà beaucoup d’histoire.
La nature est présente à l’extérieur grâce au Parc mais elle semble avoir toute sa place au sein même du bâtiment ainsi que sur le roof top. Comment ont été pensés et intégrés les îlots de verdure dans le projet ?
C’est le bâtiment d’un lieu, d’un territoire extraordinaire, un point de vigie sur le grand Paris. L’idée que l’on habite le paysage structure le projet. L’idée que l’on habite le paysage induit que les utilisateurs du Black ne seront pas seulement spectateurs d’un environnement mais aussi acteurs du paysage. Bon nombre d’éléments de façade sont des portes-fenêtres qui permettent de moduler son rapport à son environnement, permettent de contrôler sa climatologie de façon naturelle. A tous les niveaux sont proposés des jardins, des terrasses ou balcon généreux. Le plus bel endroit est au sommet – une plateforme en lévitation dans le grand Paris.
L’une des forces de ce projet réside dans son rooftop exceptionnel et ses services multifonctionnels qui proposent une expérience unique aux utilisateurs. Pouvez-vous nous en dire plus sur sa conception et sa réalisation ? Comment imaginez-vous les usages
Il s’agit d’une plateforme en lévitation, ouverte à 360 degrés sur le grand paysage. Toute en longueur, elle s’étire d’est en ouest pour se terminer à l’aplomb du parc. L’envie est d’en faire un espace pour les utilisateurs du bâtiment, de partager ce que l’on a de mieux ensemble. Cette qualité d’espace est très difficile à trouver dans nos vies quotidiennes. C’est donc un lieu, une destination qui donnera envie de rester dans Black pour des soirées, des pratiques sportives ou tout simplement chiller après ou avant le travail.
Crédits Photos : L’Autre Image
Crédits photos : ECDM
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