Metal 57 rassemble des volontés qui visent à protéger, à révéler et à conserver le patrimoine architectural du XXème siècle. L’opération a consisté en effet en la restructuration et l’extension du bâtiment originel 57 Métal, une ancienne usine Renault située sur les Rives de Seine à Boulogne-Billancourt et conçue par Claude Vasconi en 1984. Cette ambition a fait naître un nouvel objet qui illustre ce que sera l’immeuble de bureaux du XXIème siècle. Tour d’horizon des éléments architecturaux qui ont tout naturellement été conservés ou actualisés.
Reprise de l’épure du bâtiment d’origine
Et conservation des emblématiques espaces sous-sheds
Unique vestige d’un grand projet d’urbanisme à Boulogne-Billancourt, l’ancien bâtiment industriel 57 Metal a connu une profonde mutation. Mais au cœur de cette reconversion résolument tertiaire et spectaculaire, l’architecture demeure. L’un des enjeux principaux de la transformation du bâtiment originel était de réussir son adaptation à son nouvel usage d’espace de bureaux sans dénaturer son architecture emblématique, qui a valu à l’époque à Claude Vasconi le Grand Prix National d’Architecture.
Pour ce faire, la structure du bâtiment historique a été conservée pour respecter l’épure et l’âme architecturale insufflée par Claude Vasconi. Les appuis existants du bâtiment ainsi que l'intégralité des formes et des sections des anciennes charpentes ont été repris par le nouvel architecte Dominique Perrault, tout en y ajoutant les qualités mécaniques des aciers actuels.
Le volume existant présentait également une silhouette mythique, reconnaissable en grande partie grâce à sa coiffe ornée d’une succession de sheds longeant la Seine, ces toitures en dents de scie caractéristiques des usines. Éléments emblématiques du design de Claude Vasconi, ces sheds ont été bien évidemment conservés et recouverts en couche finale de zinc noir, préservant ainsi les matériaux d’origine, et donc l’identité du bâtiment industriel de l’époque. L’architecture de Dominique Perrault perpétue donc un travail de mémoire avec un bâtiment réhabilité qui résonne en cohérence avec ses origines, reprenant la sémantique de la métallurgie, de l’outil et de la matière.
Écriture architecturale complémentaire
Le volume historique de Claude Vasconi, entièrement réhabilité, vient également encadrer l’extension contemporaine dessinée par Dominique Perrault, avec pour but de se compléter et de s’imbriquer pleinement l’un dans l’autre.
Pour ce bâtiment neuf de 8 étages qui marque la tertiarisation du projet, le mode constructif associe des noyaux béton et un squelette poteaux-poutres métallique. Sur l'intégralité des plateaux de bureaux, les réseaux et équipements techniques sont apparentes au plafond. Cette singularité en forme de choix technique et stylistique fort, a le double avantage d’augmenter les hauteurs sous plafond jusqu'à 3,3 mètres, et aussi de rendre visible la structure en acier pour marquer plus fortement le lien industriel entre les deux bâtiments du programme.
En façade, les blocs en aluminium brossé accueillent de larges portes fenêtres, dont une sur deux s'ouvre pour favoriser la ventilation naturelle. Ce mariage entre verre et métal se retrouve jusqu'aux deux patios qui percent le bâtiment, et dont les allèges en inox, favorisent la réflexion de la lumière naturelle dans les étages inférieurs. Imbriquée dans le bâtiment historique, l’extension moderne révèle par contraste la silhouette du volume historique et constitue la porte d’entrée du bâtiment vers le Parc du Trapèze.
Metal 57 résulte ainsi du dialogue entre deux architectures, deux époques et deux géométries qui affirment leur propre logique, tout en fonctionnant les unes par rapport aux autres. Deux grandes galeries assurent la connexion entre les deux volumes, avec deux entrées, l’une côté Seine et l’autre côté ville.
Le modèle de l’économie circulaire
Penser l’usage du bâtiment sur le long terme
L’épuisement des ressources naturelles, la croissance démographique mondiale et la nécessité de protéger l’environnement imposent de repenser nos modes de consommation. Le modèle économique du tout-jetable, fondé sur une production à bas coût et sur l’obsolescence programmée des produits, fait progressivement place à un nouveau paradigme : celui de l’économie circulaire.
Les secteurs de la construction et de l’immobilier sont pleinement concernés par cet enjeu et ont un rôle majeur à y jouer. Chez BNP Paribas Real Estate, il nous tenait à cœur de promouvoir à travers notre nouveau siège social Metal 57 l’utilisation de différentes techniques de construction afin de récupérer, réutiliser ou recycler de façon efficiente et responsable.
De même, plusieurs éléments architecturaux du bâtiment originel de Claude Vasconi de 1984 ont été conservés ou actualisés. Les briques issues de l’ancien bâtiment Renault ont été récupérées pour être réutilisées dans la rue intérieure. Par ailleurs, des faux planchers de réemploi issus d’une filière locale ont été déployés et les murs des plateaux de bureaux ont été recouverts d’une peinture biosourcée à base d’algues. Nous avons également mis en œuvre, sur une partie du bâtiment (1 niveau du bâtiment B), de la moquette de réemploi, des luminaires de réemploi et du carrelage de réemploi dans les sanitaires.
Enfin, des projets de réemploi des matériaux et de gestion des déchets pendant la phase d’occupation de Metal 57 sont à l’étude.
Crédits photos : DR BNP Paribas Real Estate
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