Comment fabriquer une ville durable, capable de relever d’immenses défis économiques, environnementaux, urbanistiques et sociaux, en outre, amplifiés par la crise sanitaire mondiale de 2020 ? Si elles n’occupent que 2% de la surface de la terre, les villes comptent pour 78 % de la consommation énergétique mondiale, génèrent 60 % des gaz à effet de serre et consomment les 2/3 des ressources en eau du globe. Parallèlement, l’ONU estime que les citadins représenteront près de 70% de l’humanité à l’horizon 2050. Dans son dernier Trendbook, BNP Paribas Real Estate livre une vision éclairée de cette nouvelle ère du « Re » dans laquelle nous entrons de plain-pied : résilience, réhabilitation, restructuration, réversibilité, réemploi, renaturation des sols, régénération, réinvention… Autant de mots qui doivent être convertis en actions pour construire la ville de demain.
Résilience urbaine : rebondir pour inventer de nouvelles urbanités
De nouveaux rapports à la ville
Resilere, la racine latine de résilience, signifie sauter ou rebondir. Et les exemples de villes qui se renouvellent se multiplient ! Madrid compte ainsi parmi les villes européennes qui travaillent avec EIT-Climate-KIC pour atteindre une neutralité carbone et devenir plus résistante au changement climatique d’ici 2030. A Milan, capitale économique de l’Italie, 35 kilomètres de routes ont été transformés en pistes cyclables.
Olivier Bokobza, Deputy Chief Executive Officer of BNP Paribas Real Estate in charge of Property Development, rappelle à juste titre que la gouvernance représente le pivot de la réussite d’une ville résiliente: « Elle ne peut pas se concrétiser sans une ligne directrice claire et structurée. La volonté politique des élus qui dessinent la ville est donc primordiale ». De même, la mixité représente elle aussi la clé d’un rebond réussi pour « contribuer à la création d’un environnement partagé et solidaire » précise Olivier Bokobza.
Covid-19 : quelles conséquences sur la fabrique de la ville ?
La mixité au coeur de la ville de demain
En mars 2020, ce sont près de 3,9 milliards de personnes - soit la moitié de l'humanité – qui étaient appelées à se confiner pendant de longues semaines. Les mesures de confinement et de distanciation sociales ont chamboulé profondément nos modes de vie, nous obligeant à repenser nos modèles. Pour Luc Gwiazdzinski, géographe et urbaniste à l'Université de Grenoble : « Cela passe par un travail d'adaptation à l'intérieur des maisons, des commerces, des restaurants, etc. Et à l'extérieur, c'est-à-dire dans l'espace public au sens urbanistique et architectural, mais aussi au sens politique. »
La crise initie donc un nouveau rapport à l’espace mais aussi un nouveau rapport au temps qui pose la question suivante : comment aménager nos rythmes de vie et de développement urbain, pour gagner de l’espace ? Séverine Chapus, Deputy Chief Executive Officer of Property Development (Commercial & Residential) in charge of Development, souligne qu’au sortir du confinement « l’urbanisme tactique a montré ses potentialités » et plus particulièrement l’idée de partager la ville grâce au temps. Selon elle « plus il y a d’intensité d’usages plus on est économes en m² et donc vertueux d’un point de vue environnemental ».
En repensant nos façons de travailler, de consommer, de communiquer ou de se déplacer, la pandémie met en lumière les vertus des quartiers mixtes qui participent à créer une qualité de vie urbaine. La mixité des usages, comme le précise Olivier Bokobza, « favorise le partage et crée de nouvelles formes de lien social entre habitants, commerçants, salariés, travailleurs indépendants, etc. »

Pas une seule, mais plusieurs villes de demain
Accélérer la transformation de la ville
La "ville post-Covid" accélère des tendances qui émergeaient déjà avant la crise. Le monde du travail avait en effet déjà engagé une profonde mutation vers de nouveaux usages. Il y a une dizaine d’années, les collaborateurs des entreprises passaient en moyenne 80 % de leur temps seul à leur bureau et 20 % en réunion, avant de muter doucement vers le concept d’un bureau agile et aujourd’hui mobile. Les habitants comme les pouvoirs publics avaient depuis plusieurs années montré leur volonté de se défaire d’un urbanisme qui séparait business district, rues commerçantes et quartiers résidentiels au profit de quartiers mixtes voire pour certains d’une ville du quart d’heure. Du côté des logements également, les désirs d’évolutions étaient marqués, au profit d’espaces plus flexibles, intégrant le sans contact sur les équipements partagés ou encore de la généralisation d’espaces extérieurs partagés.
Séverine Chapus souligne également l’importance de la notion de « territoire ressource » qui met en lumière la diversité des contextes urbains à prendre en compte pour envisager un nouveau modèle : ville moyenne versus métropole, politiques locales, niveau de développement, particularité sociétales…
Cette même approche valorise l’ensemble des ressources d’un territoire : le patrimoine urbain et naturel, mais aussi comme aime à le rappeler Séverine Chapus « celles des savoir-faire, des talents et des solidarités qu’une ville doit permettre de mailler, de transmettre et de démultiplier ».
Au cœur de la fabrique urbaine, l’immobilier doit donc offrir des réponses adaptées pour accompagner les villes et leurs acteurs sur le chemin de la REsilience. Pour BNP Paribas Real Estate, les bâtiments sont plus que des immeubles : ce sont des espaces à vivre, à travailler, à échanger de véritables vecteurs d’inclusion et de partage.
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