D'après une étude de la Fédération de l'E-commerce et de la Vente à Distance (FEVAD) réalisée auprès de 1 000 marchands, on compte en moyenne 5,3 jours entre la commande et la réception d'un colis. Ce délai moyen varie selon la destination, le volume du colis, le mode de réception de la commande (point relais, livraison à domicile) et représente un élément crucial dans la décision d'achat. Ainsi, on considère que plus de 50 % des consommateurs français ont déjà abandonné leur panier à cause des conditions de livraison insatisfaisantes. Or, selon les observateurs de la FEVAD, l'amélioration de la supply-chain passe impérativement par une meilleure gestion de la logistique du dernier kilomètre. Focus sur ce segment de la chaîne de distribution pour comprendre les enjeux et les nouveaux défis de la logistique urbaine.

La logistique du dernier kilomètre : un défi économique et écologique

La logistique du dernier kilomètre désigne le dernier maillon de la chaîne distribution, lorsque que le colis passe du transport de marchandises en gros volumes à la livraison au client final.

Pour les entreprises, c'est ce dernier kilomètre qui est le plus coûteux : il représente plus de 20 % du coût global de la chaîne de livraison, notamment sur le marché des biens de consommations dédiés au grand public. Sur le volet environnemental, le coût est également très lourd. Selon la ville de Paris, un véhicule sur cinq circule pour livrer des colis : le transport de marchandises pèse ainsi pour près de 50 % de la consommation de diesel et pour plus de 25 % du CO2 émis.

La logistique urbaine représente donc un challenge complexe pour les logisticiens et les transporteurs qui gèrent l'acheminement des flux de marchandises en ville.

Ce défi est d'autant plus ambitieux à relever que le boom du commerce électronique tend à imposer les délais d'acheminement comme un argument de poids dans la décision d'achat. La livraison en 24 ou 48 heures devenant quasiment le nouveau standard de la VAD (vente à distance), il faut désormais livrer rapidement, en réduisant l'empreinte écologique et les coûts.

Aujourd'hui plusieurs leviers sont activés pour réduire les impacts liés à la logistique urbaine du dernier kilomètre.

Pour partager les coûts et réduire l'impact environnemental, on peut imaginer l'utilisation d'un même véhicule pour des expéditeurs différents. Cela permettrait notamment d'augmenter le coefficient de remplissage des véhicules et donc de réduire leur nombre en circulation.

La ville de Paris et la région Île-de-France expérimentent par ailleurs actuellement un nouveau dispositif d'autopartage dans le quartier Montorgueil. On compte désormais ainsi une dizaine de véhicules utilitaires légers partagés (dont un frigorifique) désormais accessibles aux professionnels.

Vers une mutualisation des ressources

En s'appuyant sur le concept de mutualisation, certaines entreprises pourraient envisager la location d'espaces ou de locaux d'activités peu occupés. Ainsi l'exemple de la société Fedex qui transforme des emplacements de parking (loués à Vinci) en quai de déchargement situés au cœur de Paris. Cela permet notamment de réduire la distance entre la plateforme de distribution et le client final, et de pallier la raréfaction du foncier logistique en centre-ville.

De même, certains parkings de centres commerciaux, situés aux abords des grandes agglomérations, pourraient eux aussi se transformer en plateformes logistiques : utilisés avant l'arrivée des premiers clients, ces emplacements pourraient permettre aux poids lourds de redistribuer leurs marchandises à des petits véhicules plus adaptés à la circulation urbaine et surtout moins polluants.

Enfin, on reconsidère le transport fluvial. Ainsi, certaines enseignes de distribution dont Franprix acheminent leurs marchandises jusqu'au cœur de Paris, grâce à une barge qui circule sur la Seine. Un quai de déchargement certes prestigieux mais surtout très utile pour approvisionner les supermarchés de la capitale tout en évitant la circulation aux abords de Paris.

Le nouveau foncier logistique

De nouveaux modes de collecte

La livraison à domicile pèse lourd dans le coût logistique du dernier kilomètre : en cas d'absence du destinataire (ce qui arrive dans plus de 20 % des cas selon la FEVAD), le livreur devra effectuer une nouvelle tentative de livraison, ce qui vient alourdir à nouveau la facture écologique et économique.

La solution semble résider dans le développement des points de contacts. Certaines sociétés telles que DHL, La Poste, Neopost ou Inpost proposent ainsi des consignes sécurisées et accessibles 24 h/24h pour le retrait des colis.

Ces consignes Click&Collect sont implantées en centre-ville, dans les gares (et même dans des stations Autolib) et viennent en complément des points-relais (Kiala, Mondial Relay, etc.) dont l'amplitude horaire est plus limitée.

Des transports propres

Au service de la logistique du dernier kilomètre

Il s'agit notamment de favoriser le véhicule propre (électrique, hybride, utilisant des biocarburants ou les transports doux) pour la assurer la logistique du dernier kilomètre. Des solutions alternatives sont déjà en cours d'expérimentations : triporteurs, vélos électriques, etc.

Des drones livreurs

À l'étude dans de nombreux pays, le drone livreur semble offrir de belles perspectives d'évolution pour la logistique du dernier kilomètre en zones isolées. Amazon ou encore DHL ont d'ailleurs récemment testé ce dispositif. Quant à La Poste (via sa filiale GeoPost), elle a annoncé, fin 2016, l'ouverture de la toute première ligne commerciale régulière de livraisons par drone. Une fois par semaine, celle-ci desservira une pépinière d’entreprises située à Pourrières (Var) et regroupant une douzaine de start-up.

Dessous des Berges à Paris
Territoires

85 rue du Dessous des Berges à Paris, une reconversion immobilière vertueuse

L’immeuble de bureaux situé au 85 rue du Dessous des Berges à Paris va devenir un établissement d’enseignement supérieur. Poursuivant sa stratégie de valorisation patrimoniale, la filiale Investment Management de BNP Paribas Real Estate (REIM) transforme un des actifs phares de sa SCPI France Investipierre.

Lire la suite
Vue sur salle d''un auditorium
RSE

Réemploi et économie circulaire : le recyclage au secours de la ville durable

Face aux défis environnementaux, le réemploi et l’économie circulaire se positionnent comme des solutions clés pour une ville durable. Cet article examine comment recycler et réutiliser les matériaux de construction pour réduire les déchets et l’empreinte écologique. Il illustre des exemples concrets et innovants qui transforment la gestion des ressources urbaines tout en stimulant l’économie locale.

Lire la suite
Vue sur un jardin
RSE

Renaturation urbaine : la biodiversité, un enjeu pour la ville durable

Cet article explore l’importance de la biodiversité dans les environnements urbains. Il met en lumière comment la renaturation urbaine transforme les villes en écosystèmes durables, favorisant une meilleure qualité de vie et une résilience accrue face au changement climatique. L’objectif est de réintroduire la nature en ville, grâce à des initiatives comme les toitures végétalisées, les corridors écologiques, et les parcs urbains.

Lire la suite